LA SEPARATION Écrit et réalisé par Maurice Cazeneuve – 1968 – 1h28 - Image : André Villard – Montage : Jean-Raymond Cuguillère, Claude Boissonnade – Son : Aimé Maillol – Mixage : Robert Hamard – Musique : MozartAvec : Charles Vanel, Paul Bonifas, Catherine Coste, Simone Roche, Lise Norpel
Louis Vigné, vieux monsieur, modeste fonctionnaire à la retraite, achève paisiblement une vie sans histoires auprès de sa femme. Lorsque celle-ci meurt, il se retrouve seul, seul avec les autres, seul avec les objets, seul avec lui-même. En quelques jours, il va mesurer l'étendue du bonheur qu'il a vécu et ne trouvera la paix que dans le petit cimetière où sa femme est enterrée.
Réalisé par Marcel Bluwal d’après Marivaux – 1968 – 1h55 Huguet – Costumes : Anne-Marie Marchand Evelyne Dandry, Jean Obé, Pierre Vernier Le prince est épris d'une jeune paysanne, Silvia, et la fait enlever et conduire dans son château. Il voudrait l'épouser mais elle aime Arlequin. Il fait alors venir celui-ci à la cour pour le rendre infidèle et ruiner l'amour que lui voue Silvia. Flaminia, la confidente du prince, gagne la confiance des deux amoureux captifs afin de mieux séduire Arlequin. Peu à peu il s'attache à elle pendant que Silvia commence à éprouver un penchant pour un jeune officier qui se révèlera bien sûr être le prince… du 35mm dans la fiction, car l’absence de négatif 16mm correct dans les années 65-70 rendait le 35 obligatoire pour les émissions dites « de prestige ». J’en ai profité pour poursuivre ma recherche sur la théâtralité à la télévision : après Molière, Marivaux et la violence des rapports, tant amoureux que politiques sous l’écriture grande que celle du chasseur au couteau, pourchassant, au cinéma, le jeune couple de naufragés des Chassesdu comte Zaroff Ce dont je me rends compte à présent, c’est de la merveilleuse rencontre entre ce texte et des acteurs prodigieux : Cassel, Magre, Lebrun, Brasseur. Mais, à l’époque, cette conjonction était normale, quasi banale. Marcel Bluwal VU - L'avis de Ciné-Zoom : Zooms - Par Gérard Chargé ( bientôt en ligne) Maurice Cazeneuve, le fondateur des fondateurs de la télé a tout été : auteur littéraire, créateur de formes dramatiques (le « direct » avec Barma), metteur en scène de très nombreux films et séries généralement inspirés du patrimoine et promis au succès, et même patron de chaîne. Et puis, sur le tard, un jour, il décide en plein essor de la télé-couleur, d’être un autre. Lui qui a toujours été à la mode, il obtient de tourner en 35mm et en noir et blanc – ce qui à l’époque est complètement incongru – et quasi avec un seul acteur, Charles Vanel admirable, à l’extrémité de son âge et de sa carrière, la non-histoire d’un vieillard de petite province qui perd sa femme. Un film absolument personnel, à l’encontre de tous les canons, très lent et très simple. Un pur chefd’oeuvre. Imprévisible. Un des honneurs de la Télévision Française. Marcel Bluwal Écrit et réalisé par Maurice Failevic – 1970 – 1h19 Directeur de la photo : Charlie Gaeta – Son : Jacques Merrien – Mixage : Claude Gilson – Montage : Claude Fréchède – Costumes : Marie-Antoinette Dinety René Berthier, Guy Moigne région parisienne. À la suite de l’acquisition par l’usine d’une nouvelle machine industrielle, il voit sa vie bouleversée. Tout ce qui jusqu'ici donnait un sens à son existence, la conscience professionnelle, la nécessité d'un engagement syndical et politique, est remis en cause. Ce film est le récit de ses luttes et interrogations quotidiennes. Réalisé par Pierre Cardinal d’après Hervé Bazin – 1971 – 1h22 Barthe Eric Frisdal, Germaine Delbat Durant l'été 1922, Jean et Ferdinand sont élevés par leur grand-mère paternelle dans le château familial de la Belle-Angerie, à quelques kilomètres d'Angers. Le décès de leur grand-mère oblige leurs parents, Jacques et Paule, à quitter la Chine où le père est cadre dans une université chinoise, pour revenir s’occuper de leurs enfants. Rapidement, la mère se montre autoritaire et tyrannique. Les trois frères se mettent à détester celle qu’ils surnomment « Folcoche ». l’assistant. Mais le style de Failevic n’appartient qu’à lui. Moins lyrique, plus violent et sans doute plus douloureux sous l’objectivité apparente. La confrontation « bourgeoisie-classe ouvrière », représentée par Dominique Labourier et Jacques Serres, est frontale et subtile. La télévision d’alors juge encore de sa mission de laisser passer et le succès est immédiatement au rendez-vous. Rarement le devoir d’objectivité du Service Public aura été autant respecté. Et il faut dire que le jeu des personnages laisse déjà pressentir le remarquable directeur d’acteurs qu’est Failevic. Encore une fois, ici, la télévision avait 30 ans d’avance sur le cinéma, fût-il « Nouvelle Vague ». Marcel Bluwal VU - L'avis de Ciné-Zoom : 3 Zooms - Par Gérard Chargé ( bientôt en ligne) Pierre Cardinal est un des fondateurs de la Télévision de Service Public. Quasi un aîné. Jusqu’alors, il avait surtout été à la recherche de formes dramatiques spécifiquement télévisuelles et radicalement incompatibles traditionnelle du long-métrage, mais portée à un haut point d’incandescence par la présence d’Alice Sapritch, inoubliable dans le personnage de « Folcoche ». C’est une révélation et le succès suit aussitôt. Marcel Bluwal Réalisé par Alain Boudet et coécrit avec Christian-Daniel Watton – 1971 – 1h24 Latouche – Costumes : Christiane Coste – Décors : François Comtet – Musique : Dino Castro Pauli Weyergans), Catherine Jacobsen (Lorraine), Nita Klein (Cécile), Eric Baugin (L'enfant rouge), Jacqueline Dane (La mère), Marc Fayolle (L'avocat°) Hugo-Paul de Weydroos, faussaire qui réussit à mystifier les experts les plus renommés, est un garçon séduisant, non sans talent mais paranoïaque et mégalomane. Il vit une enfance, dans le Paris des années 20, bouleversée par son amour du dessin et de la peinture contrarié par une mère abusive. Livré à ses propres fantasmes, le héros se livre à l'introspection la plus déréglée et finira par se consumer lui-même pour devenir la réincarnation de celui qu'il s'efforce de copier : Hans Pauli Weyergans, célèbre peintre du XVIIIe siècle.LA DOUBLE INCONSTANCE
DE LA BELLE OUVRAGE
VIPERE AU POING
HPW OU ANATOMIE D’UN FAUSSAIRE
VU - L'avis de Ciné-Zoom : 2 Zooms - Par Gérard Chargé ( bientôt en ligne)
UBU ENCHAINE
Réalisé par Jean-Christophe Averty d’après Alfred Jarry – 1971 – 1h30
Son : Georges Lazare – Directeur de la photo : Claude Gallaud – Montage : Christiane Coutel – Décors :Raymond Nègre – Effets spéciaux : Max Debrenne – Musique : Jean-Claude Pelletier
Avec : Benoît Allemane (Père Ubu), Nicole Croisille (Mère Ubu), Sophie Cnudde(Eleuthère), Angelo Bardi (Pissedoux), Michel Robin (Pissembock), Guy Pierauld
(Lord Catoblepas, l'avocat général)
Père Ubu, roi grotesque et symbole de la tyrannie du pouvoir dans Ubu-roi, se décide ici àdevenir esclave pour acquérir une véritable puissance. Alfred Jarry prend le contre-pied de sa
première pièce tout en poursuivant le ton de la satire féroce et joyeuse.
VU - L'avis de Ciné-Zoom : Zooms - Par Gérard Chargé ( bientôt en ligne)
Compléments :
- L’avant-soirée d’Ubu enchaîné- de Jean-Christophe Averty – Diffusée le 2 octobre 1971 – 28 min.
- La chanson du décervelage - Extrait de l’émission Les raisins verts n° 2 de Jean-Christophe Averty,diffusée le 9 novembre 1963 – 4 min.
Ubu enchaîné ou l’accomplissement de la trouvaille unique d’Averty et de ce qui en fait une personnalitéartistique de niveau mondial : le trucage électronique mis au service de l’Art, trucage électronique, bien sûr,
désormais daté (mais la peinture à l’huile ne l’est-elle pas ?) asservi à un système pictural toujours en
mouvement, toujours géométrique et décoratif hérité des Avant-Gardes du XXe siècle, le tout combiné àl’anarchisme fondamental et au sens de la dérision du personnage. L’un n’hésitant pas dans le même plan à
contredire l’autre. Ses sources naturelles sont Alfred Jarry et le Surréalisme dont les mots portés par une
troupe d’acteurs pour qui l’excès est la nature première de « jeu », se combinent avec la violence et les
rythmes extrêmement calculés de l’image. Quelles que soient les avancées techniques actuelles, l’oeuvre
d’Averty restera majeure. Il n’est pas seulement l’inventeur mais il exècre le naturalisme du trucage
« réaliste » qui a, depuis, envahi les écrans. Averty reste atypique.
Marcel Bluwal
Boudet, je l’ai connu dès ses débuts, assistant et pareil à lui-même : cocasse, irrévérencieux, inclassable. Puis
ses premières dramatiques, en direct, se coulent dans le moule « santellien » du Théâtre de la Jeunesse. Puis,
petit à petit, dès les débuts du film de fiction à la télévision, son humour devient ravageur. Anatomie d’unfaussaire où il collabore avec Watton, scénariste inspiré, et où il donne à Vania Vilers de loin son meilleur rôle,en est l’accomplissement. Et ça ne concerne pas que le texte : la forme, elle-même, explose, le découpage
n’arrêtant pas de faire des pieds de nez aux habitudes bien ancrées du déroulement filmique traditionnel. Il
faut suivre, mais quel plaisir !
Marcel Bluwal
LA TUILE A LOUPS
Réalisé par Jacques Ertaud d’après Jean-Marc Soyez – 1972 – 1h32
Adaptation : Henry Grangé – Image : Charlie Gaëta – Montage : Catherine Delmas, Michèle Dalbin –
Son : Michel Lamy – Mixage : Gérard Bockenmeyer - Costumes : Lisèle Roos – Décors : BernardPagnier
Avec : Paul Le Person (Alix Ravanelle), Pierre Guéant (Tirette), Gérard Darrieu(Justin Belard), Claude Beauthéac (Dédé), Marie-Hélène Dasté (La Thibaude),
Fréderic Witta (Philippe)
Dans un petit village paisible du Massif central bloqué par la neige, on recommence à
parler de la légende de la tuile aux loups qui, lorsqu’elle chantait autrefois, annonçait
les grands froids et l’arrivée de loups affamés dans le village. Or, cette nuit, la tuile
s’est remise à chanter et a fait renaître la peur ancestrale des loups et des sorciers.
LE SAGOUIN
Réalisé par Serge Moati d’après François Mauriac – 1972 – 1h25
Adaptation : Françoise Verny et Serge Moati – Son : Pierre Watine – Mixage : René Renault –
Image : André Lecoeuvre – Montage : Marie-Chantal Koskas – Costumes : Pierre Cadot – Décors :
Jean Thomen
Avec : Gilles Laurent (le Sagouin), Malka Ribowska (la mère), Michel Vitold,(l'instituteur), Marie-Christine Barrault (la femme de l’instituteur), Henri Virlojeux
(le père).
Dans les années 30, dans un village de la Gironde, Guillou, un jeune garçon surnommé
le Sagouin, malheureux et en manque d'affection, mène une vie d'angoisse et de
tristesse dans un château sinistre. Il exaspère sa mère qui ne voit en lui que le reflet
détesté d'un mari qu'elle n'a épousé que pour devenir baronne. Grâce à l'instituteur du
village, Guillou entrevoit un instant l'existence d'un autre monde, de douceur et de
tendresse.
Avec Moati, une nouvelle génération de réalisateurs apparaît, bien sûr toujours éprise de cinéma, mais
essentiellement formée (à travers Santelli comme patron) à la télévision. Et cela laisse espérer
l’épanouissement d’un florilège de réalisateurs de même niveau. Malheureusement, les différentes censures
désormais à l’oeuvre, tant politiques qu’économiques (les deux parfaitement dosées) vont assassiner cet
épanouissement. Moati va – avec deux ou trois autres – savoir résister. Le Sagouin est marqué d’une vibrationpersonnelle intense allant jusqu’au bord du mélodrame. Une bonne « télé », d’habitude, c’est une bonne
histoire et de bons acteurs, le tout « moyen ». Ici, tout va beaucoup plus loin et vibre extrêmement fort. On ira
jusqu’aux larmes. Moati, dès ses 25 ans, abomine la froideur. Et c’est réussi.
Marcel Bluwal
VU - L'avis de Ciné-Zoom : Zooms - Par Gérard Chargé ( bientôt en ligne)
Ertaud ou l’humilité. Arrivant de ses succès en reportage et en documentaire et s’y sentant bloqué, il est
obsédé dès le début par la certitude qu’il saura traduire la réalité sociale en « fiction » au moins aussi bien que
les pontes de la transposition théâtrale. Il finit par y arriver et c’est d’emblée un ton nouveau qui se manifeste.
À sa manière à lui, discrète. Aussi près des « humbles » que Krier ou Failevic, mais à l’écart de leur
préoccupation politique, il reste complètement à l’abri des prétentions littéraires de l’adaptation telle que
pratiquée par Santelli ou moi, creusant un sillon nouveau promis au plus grand succès. La tuile à loups est unehistoire remplie de neige et de danger, jouée par des gens parfaitement normaux pris dans une situation
exceptionnelle. Et le public de télévision s’y retrouve avec bonheur. Ertaud saura parfaitement poursuivre
jusqu’au bout son chemin dans cet univers.
Marcel Bluwal
MADAME BAPTISTE
Réalisé par Claude Santelli d’après Guy de Maupassant – 1974 – 1h31
Son : Claude Bittan – Mixage : N’Guyen Daϊ Hong – Image : André Lecoeuvre –
Montage : Jacqueline Aubery – Costumes : Yvonne Sassinot – Décors : Jean-Marie Thomen –
Musique : Schubert
Avec : Isabelle Huppert (Blanche Fontanel), Francine Bergé (la mère),Roger Van Hool (Raoul Auburtin), Jean-Marc Bory (le père), Christian
Bouillette (Baptiste)
Blanche, violée dans sa jeunesse par un domestique, un vacher prénommé
Baptiste, fut enfermée par sa famille, tentant d’étouffer le scandale entre les
murs de son manoir et de ses conventions sociales. Un jour, Blanche, que tout le
pays surnomme « Madame Baptiste », tente de se suicider. Un homme la sauve, et
la demande en mariage bravant l’opinion publique. La vie semble désormais
heureuse pour Blanche, mais un jour, au comice agricole, l'insulte repart :
« Madame Baptiste »…
LES MISERABLES
Réalisé par Marcel Bluwal d’après Victor Hugo – 1972
Directeur de la photo : André Bac – Son : Charles Rabeuf – Mixage : N’Guyen Daϊ Hong – Montage :Jean-Claude Huguet – Décors : Jacques Lys – Musique : Verdi
Avec : Georges Géret (Jean Valjean), Bernard Fresson (Javert), Alain Mottet(Thénardier), François Marthouret (Marius), Gilles Maidon (Gavroche), Nicole Jamet
(Cosette), Micha Bayard (La Thénardier)
1re partie : La masure Gorbeau – 1h58
Jean Valjean, forçat reconverti, Cosette ou encore les terribles Thénardier sont des
personnages du roman de Victor Hugo dont le nom nous est familier. Dans cette adaptation
à l’écriture serrée, nous plongeons avec délice dans l’une des plus belles pages de la
littérature française.
2e partie : L’épopée rue Saint Denis – 1h57
Dans cet opus, nous voilà au coeur des barricades de l’insurrection républicaine de juin
1832. On y retrouve bien sûr Marius, Javert ou Gavroche dont les vies se trouvent
inextricablement liées à l’histoire de Paris.
La rencontre, entre Santelli, Maupassant et le film. La rencontre espérée par Santelli depuis des années de
scénariste et d’auteur littéraire. Et rencontre d’emblée réussie. À travers le célèbre « Théâtre de la
Jeunesse », Santelli a depuis des années peaufiné à la fois le respect des textes et leur « traduction-trahison »
par l’image. Ici, Maupassant reste absolument debout dans tout son naturalisme et sa cruauté. Les acteurs sont
idéalement dirigés par un homme définitivement passé du côté de l’image.
S’y exprime spécialement une petite « nouvelle » comédienne, Isabelle Huppert. Santelli était un inlassable
découvreur de talents.
Marcel Bluwal
Reconstituer le « scandale » qu’avait, sous Napoléon III, constitué la parution des Misérables, tel est le but queje me suis proposé après l’épisode de Mai 68. Pour tous, ce chef-d’oeuvre est l’histoire de l’itinéraire spirituel
de Valjean et de son rapport avec Cosette. Pour moi, c’était avant tout l’apparition dans l’Histoire, des vrais
« Misérables » du XIXe siècle, les pauvres et de leur révolte, aboutissant à la barricade avortée des étudiants del’ABC. D’où la subversion radicale de la chronologie du roman où tout ce qui précède 1832, soit l’histoire de
Valjean lui-même, se retrouve résumée en un long « flashback ». La télévision m’ayant alors suivi à fond pour
une des dernières fois, ce fut à la fois un très grand succès public et un bien beau tollé dans la presse de droite.J’avais donc réussi mon coup. Grâce à une équipe technique en acier, et contrairement à la tradition
cinématographique, sans vedette internationale pour jouer Valjean. Mais quels acteurs !
Marcel Bluwal
VU - L'avis de Ciné-Zoom : Zooms - Par Gérard Chargé ( bientôt en ligne)
LE PERE AMABLE
Réalisé par Claude Santelli d’après une nouvelle de Guy de Maupassant – 1975 – 1h37
Son : Claude Bittan – Mixage : N’Guyen Daϊ Hong – Image : Jean-Louis Picavet –
Montage : Jacqueline Aubery – Costumes : Roger Jouan – Décors : Jean Thomen – Musique :Sonate pour arpeggione et piano de Schubert
Avec : Fernand Ledoux (Le père Amable), Geneviève Fontanel (Céleste),Jean-Pierre Sentier (Césaire), Diane Kurys (Phénie), Gérard Darrieu (Victor),
Lucien Hubert (Osime), Thomas Tréfouel (l'enfant), Andrée Champeaux
(Adélaïde), Cécile Magnet (Mme Ceres), Paul Bonifas (Vatinol)
Le père Amable ne voit pas d’un bon oeil le mariage de Césaire, son fils unique, avec
Céleste. Le vieil avare refuse en effet d’entretenir l’enfant que celle-ci a eu
auparavant d’un autre homme. Le couple s’installe néanmoins à la ferme et Césaire
travaille d’arrache-pied pour nourrir la maisonnée. L’hiver suivant, sa mort laisse le
vieil homme et sa bru seuls, face à face…
LES CONFESSIONS D’UN ENFANT DE CHOEUR
Écrit et réalisé par Jean L’Hôte d’après son roman – 1977 – 1h29
Image : Christian Pétard – Son : Daniel Leonard – Montage : Catherine Delmas / CatherineChouchan – Costumes : Pierre Cadot – Décors : Paul Pélisson – Musique : Vladimir Cosma –
Production : Antenne 2
Avec : Danielle Ajoret (La mère), Maurice Biraud (Le père), Jean-MarcThérin (Pierre), Pierre Olaf (L'abbé),
Jacques Legras (L'oncle Auguste)
Au début de la seconde guerre mondiale dans une petite ville de Lorraine,
Pierre, douze ans, fils unique du directeur de l'école communale, occupe sa
solitude tant bien que mal. L'image d'une petite fille entrevue à la messe nourrit
ses premiers rêves sentimentaux. Pour mieux la contempler, il projette de se
faire enfant de choeur, malgré les réticences de son père, laïc convaincu.
Le père Amable est un chef-d’oeuvre d’adaptation. La violence, la sexualité, le conditionnement social, toutsort directement de Maupassant, tout est, au carat près, magistralement traduit par les images de Santelli.
Mais l’essentiel tient dans le rapport que le metteur en scène a avec son principal acteur, Ledoux. Ledoux, pris
au sommet définitif de son art et dont on ne sait plus du tout s’il est dirigé alors qu’il l’est magistralement. Estil
Ledoux ou le père Amable ? C’est la rencontre miracle entre la personne et le personnage. Le père Amable
reste un des accomplissements majeurs de la Télévision depuis ses débuts.
Marcel Bluwal
Jean L’Hôte, c’est un compromis entre Alphonse Allais et Jacques Tati, un créateur de gags et d’histoires à la
logique saugrenue, le tout coloré par une tendresse toute provinciale. Une exception au cinéma comme à la
télévision entre lesquels il se partagera longtemps. C’est un des hommes qui m’ont le plus fait rire quand il
était assistant à la télévision des débuts. Les confessions d’un enfant de choeur est à la hauteur de cetteréputation qu’il avait, mélangeant le merveilleux de l’enfance avec l’imbécillité d’un monde adulte imbu de
lui-même. Et c’est en même temps un des derniers témoignages de la liberté qui nous était laissée à cette
époque mythique, dite de « l’ORTF ».
Marcel Bluwal
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