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20ème FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FANTASTIQUE DE GERARDMER 2013

20ème FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FANTASTIQUE DE GERARDMER 2013 - Retrospective Carlos Enrique Taboada

Index de l'article
20ème FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FANTASTIQUE DE GERARDMER 2013
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RÉTROSPECTIVE CARLOS ENRIQUE TABOADA

Le Festival International du Film Fantastique de Gérardmer, en partenariat avec le Festival International du Film Fantastique et d’Horreur Morbido (Mexique) et la Cinémathèque Française, est heureux de présenter le travail du plus emblématique des réalisateurs du cinéma fantastique mexicain, Carlos Enrique Taboada, « le duc de la terreur ».

L’œuvre de Carlos Enrique Taboada (1929–1997) est toujours vive dans la mémoire de nombreux réalisateurs contemporains incontournables, comme Guillermo del Toro. Cet auteur, scénariste et réalisateur prolifique a marqué les esprits cinéphiles par l’originalité de son approche unique, liant l’iconographie gothique aux prémices de l’horreur du monde moderne. De ses séries radiophoniques dans les années 50 à ses quatre films d’horreur projetés dans le cadre de notre rétrospective, en passant par la série télé culte des années 80, La teleraña (« The Spider web »), l’œuvre de Carlos Enrique Taboada véhicule l’image d’un monde singulier qui scrute avec brio la psychologie de ses personnages féminins, en mêlant les tabous de l’inconscient collectif aux peurs primaires. 

LE CINÉMA D’HORREUR AU MEXIQUE : UNE LONGUE TRADITION
Le cinéma d’horreur mexicain s’inscrit dans une longue tradition ; si des films de genre sont produits depuis 1898, l’épouvante se développe vraiment dans le pays dans les années 30, avec des films comme LA LLORONA (1931) de Ramón Peón, ou DOS MONJES (1934), EL FANTASMA DEL CONVENTO (1934), EL MISTERIO DEL ROSTRO PALIDO (1935) et NOSTRADAMUS (1937) de Juan Bustillo Oro. 

À la fin des années 1950, Fernando Méndez offre au genre ses lettres de noblesse, grâce à des films salués depuis comme autant de joyaux, à l'image de EL VAMPIRO (1957), LADRON DE CADAVERES (1957), EL ATAUD DEL VAMPIRO (1958), MISTERIOS DE ULTRATUMBA (1959), LOS DIABLOS DEL TERROR (1959) ou encore EL GRITO DE LA MUERTE (1959).

CARLOS ENRIQUE TABOADA : LA TÉTRALOGIE DE L’ÉPOUVANTE
Débutant dans les années 1950 à la télévision mexicaine, comme comédien puis programmateur d’émissions et réalisateur de séries historiques, Carlos Enrique Taboada réalise en 1966 LA RECTA FINAL, qui lance véritablement sa carrière de réalisateur. 

Deux ans plus tard, HASTA EL VIENTO TIENE MIEDO (1968), son quatrième long-métrage, marque ses premiers pas dans l’horreur gothique et le début de sa célèbre tétralogie d’épouvante. 

Continuant son incursion dans le genre de l’horreur, il poursuit avec EL LIBRO DE PIEDRA (1969), l’histoire d’une jeune fille dont l’ami imaginaire provoque une série d’événements étranges qui inquiètent sa famille et la gouvernante qui s’occupe d’elle. Bénéficiant d’une distribution de choix, imprégnés d’un climat d’angoisse subtil et raffiné, les deux opus remportent le succès. 

Les années 1970 seront celles des films à suspense, il en réalise cinq : EL ARTE DE ENGÃNAR (1972), EL DESEO EN OTOÑO (1972), LA FUERZA INÚTIL et EL NEGOCIO DEL ODIO (1972), puis RAPIÑA (1975) ; avant de revenir au genre fantastique avec MÁS NEGRO QUE LA NOCHE (1975). Un film à la 39 fois terrifiant, impressionnant de maîtrise et plein de sensualité qui réunit une distribution spectaculaire pour l’époque. 

Cette même année, Taboada -qui est célèbre à la fois pour son athéisme et son érudition en matière de religion (il est auteur d’Une introduction à l’hérésie, rédigée en 1953)- réalise son oeuvre la plus ambitieuse, LA GUERRA SANTA : « LA CRISTIADA»(1979), dans lequel il retrace en détail le contexte de la guerre des Cristeros, qui opposa de 1926 à 1929 des paysans souhaitant défendre l'Église catholique romaine face à l'État mexicain, alors fortement anticatholique. 

VENENO PARA LAS HADAS (1984) - l’histoire d’une petite fille qui soutient à sa camarade de classe qu’elle est une sorcière et qui la force à l’inviter pendant les vacances dans le ranch de sa famille pour fabriquer du poison -remporte l’Ariel de la meilleure photographie, du meilleur réalisateur, du meilleur montage et de la meilleure musique, en plus de ses nominations pour l’Ariel de la meilleure actrice, du meilleur sujet original, du meilleur scénario et de la meilleure direction artistique. Contrairement aux trois films précédents du même genre, le film est encensé par la critique. Le caractère novateur du talent de Taboada y est reconnu : en réussissant à ne montrer tout au long du film que les visages des deux enfants, les autres personnages passant littéralement au second plan, il parvient à plonger le spectateur dans une histoire sombre et sordide sans jamais quitter tout à fait l’univers de l’enfance. Il s’agit là du dernier long-métrage de Taboada. 

LE FILM PERDU ET LA LÉGENDE

En 1989, Taboada commence la réalisation de ce qui aurait dû être son cinquième film d’horreur : JIRÓN DE NIEBLA. Mais ce film ne verra jamais le jour, le montage n’ayant jamais été terminé, et les bobines ayant disparu. Le film perdu de Taboada. 

Dès lors, celui qui avait été nommé responsable du département créations des Studios de production América en 1961, et qui avait exercé de 1978 à 1982 la fonction de Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la production cinématographique se consacrera à la production de programmes télévisés. 

Frappé à cinq reprises par une crise cardiaque au cours de sa vie : la première à l’âge de 29 ans, la seconde quelques années plus tard, un autre en Colombie en 1992 et la quatrième trois ans plus tard, c’est finalement la cinquième qui l’emporte, le 15 avril 1997 à Mexico, laissant derrière lui plein de scénarios de films d’horreur prêts à être tournés et un héritage qui nourrit encore aujourd’hui l’imagination collective. 

Méconnu en Europe, il restera dans l’histoire du cinéma mexicain comme un réalisateur capable de se jouer des tabous de son époque et de tracer un sillon où l’horreur touche à nos peurs primales et nous invite à réfléchir aux pulsions de vie ou de mort. 

Thème central de son oeuvre, l’essence de l’Eternel féminin et l’omniprésence de l’occulte pourraient être rapprochées de l’oeuvre de cinéastes tels que Dario Argento ou Mario Bava, sans le sang mais avec un érotisme tout en suggestion. 

Atemporels, ses films jouissent aujourd’hui d’une seconde vie, grâce à des cinéastes qui font le choix de revisiter le parcours extravagant de ce metteur en scène et scénariste prolifique, tels que Guillermo del Toro qui revendique son influence dans le LABYRINTHE DE PAN. 

Dans le cadre de cette rétrospective seront projetés pendant le festival les quatre films les plus emblématiques de la création horrifique de Carlos Enrique Taboada : 
- EL LIBRO DE PIEDRA avec Marga López, Lucy Buj, Joaquín Cordero (1969)
La jeune Sylvia prétend avoir un camarade de jeu nommé Hugo, mais sa famille pense qu'il s'agit d'un être imaginaire incarné par une statue de leur jardin. Mais d'étranges phénomènes vont bientôt bousculer leurs certitudes.

- HASTA EL VIENTO TIENE MIEDO avec Alicia Bonet, Marga López, Maricruz Olivier (1968)
Une jeune fille, internée dans un centre psychiatrique, commence à avoir des visions horrifiques d'une ancienne patiente qui s’est suicidée un an auparavant.

- MÁS NEGRO QUE LA NOCHE avec Susana Dosamantes, Claudia Islas, Helena Rojo (1975)

Quatre femmes s’installent dans la maison d’une vieille tante. D’étranges événements se manifestent et laissent à penser qu’un sombre secret se cache derrière les murs.

- VENENO PARA LAS HADAS avec Elsa María Gutiérrez, Ana Patricia Rojo, Leonor Llausas (1984)

Une jeune aristocrate solitaire se lie d’amitié avec une mystérieuse fille qui rêve de devenir sorcière. Leurs jeux deviennent de plus en plus macabres, les conduisant jusqu’au meurtre.


 

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