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MANOEL DE OLIVEIRA

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MANOEL DE OLIVEIRA
Sa filmographie
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manoel de oliveiraRéalisateur, Acteur, Producteur, Scénariste, Dialoguiste, Directeur de la photographie, Monteur portugais

Né le 12 Décembre 1908 à Porto, Manoel Candido Pinto de Oliveira, que l'on nomme plus sobrement Manoel de Oliveira, est le dernier d'une fratrie d'un père industriel, il connaît une enfance aisée. Il fait ses études secondaires en Galice dans un collège tenu par des jésuites réfugiés en Espagne après leur expulsion du Portugal par la République instaurée en 1910.

manoel de oliveiraIl se passionne pour le cinéma à l'âge de 18 ans. Il fréquente l'école d'acteurs de Rino Lupo, son physique de jeune premier et de grand sportif, il est passionné de saut à la perche et de courses automobiles, lui permet de figurer en bonne place au générique de plusieurs films, son rôle le plus important restant celui de "La Chanson de Lisbonne", le premier film parlant portugais, de Cottinelli Telmo, en 1933.

En 1929, grâce à son père, il s'achète une caméra portative 8mm et commence la confection de "Douro Faina Fluvial", qu'il achève en 1931. Ce court métrage, documentaire poétique, joue du montage parallèle entre phénomènes naturels (le cours du fleuve) et éléments de la vie sociale (la vie des mariniers). Le film sortira finalement en 1934 après avoir scandalisé une partie de la critique pour son aspect naturaliste. Dès lors cinéaste incompris, il peine à monter ses projets.
Manoel de oliveira
Il réalise néanmoins quelques courts métrages ("Miramar, Praia das rosas ou Jà se fabricam automòveis em Portugal, Famalicão"). En 1941 il commence la réalisation de son premier long, "Aniki-Bobo", adapté d'une nouvelle de Rodrigues de Freitas. Une vision néo-réaliste du Portugal à travers le quotidien d'enfants au bord du fleuve de Porto, un portrait hors de tout contexte moraliste qui déplaît alors à nouveau fortement à la critique locale.

Mais le climat politique portugais, ajouté au manque d'infrastructures cinématographiques sous la dictature de Salazar, l'obligent à mettre sa carrière entre parenthèses. Il prend alors les rênes de l'entreprise de passementerie familiale, il s'occupe d'agriculture et séjourne en Allemagne, en 1955, où il étudie l'emploi de la couleur. Il réalise alors un nouvel essai sur Porto, "Le peintre et la ville", alternant caméra subjective et “cinéma direct”, puis un court métrage de commande, "O pão", sur la représentation du pain dans nos sociétés.

Après vingt ans, en 1961, il réalise son deuxième long métrage, "Acte de printemps". Une évocation de la passion de Christ voit le réalisateur s'éloigner du réalisme de ses débuts. Désormais, le metteur en scène témoigne, de l'intérieur, de la mentalité du pays. En 1963, avec "La chasse" une parabole sur la solidarité et, en 1965, "Les peintures de mon frère Jùlio", il réalise ses deux derniers courts métrages.
Manoel de oliveira
Grâce à une subvention de la Fondation Gulbenkian, après la chute de Salazar, il tourne son troisième long en 1971 "Le passé et le présent", premier volet de sa tétralogie dit des “Amours frustrées”, qui comptera aussi "Bénilde ou la Vierge Mère", en 1974, "Amour de perdition" en 1978 d'après un livre de Camilo Castelo Branco. il le réadaptera en 1991 avec "Le jour du désespoir",et "Francisca" en 1981. "Francisca", ou les différentes étapes de la liaison mouvementée entre José Augusto et Fanny, rendue invivable par un cynisme dû à son état de bourgeoise décadente. Un film qui sera remarqué à Cannes.

Il s'attire peu à peu les faveurs des cinéphiles du monde entier, grâce à des œuvres exigeantes. Il adapte "Le soulier de satin", de Paul Claudel, en une fresque longue de près de 7 heures, suivie de "Mon cas", sorte de film nombriliste sur un homme qui passe son temps à se plaindre. En 1991 il adapte qui relate les interrogations métaphysiques d'un groupe d'aliénés. En 1993 c'est l'adaptation de "madame de Bovary" qu'il réalise avec "Le val Abraham" qui fait sensation sur la Croisette et "La princesse de Clèves" de Mme de Lafayette avec "La lettre".

manoel de oliveiraIl écrit aussi des scénarios originaux qu'il réalise comme "La cassette", portrait tragi-comique de sa ville natale en 1994, "Le couvent", avec Catherine Deneuve et John Malkovich partis aux sources de l'inspiration de Shakespeare, en 1995 mais aussi en 1996 "le splendide Voyage au début du monde", où un vieux réalisateur , le dernier rôle de Marcello Mastroianni, revient sur les lieux de sa jeunesse, et enfin en 1997 "Inquiétude", méditation en trois volets sur la “représentation”, qu'elle soit théâtrale ou de soi.

Tournant régulièrement en France, il dépeint les travers de ses contemporains avec acuité "Le Principe de l'incertitude" voire amertume "Un film parlé", il se penche sur son passé "Porto de mon enfance" et sur celui de son pays "Parole et utopie". Celui qui est devenu le doyen des cinéastes en activité enchaîne les projets les plus originaux : en 2007, alors que sort "Belle toujours", variation autour de Belle de Jour, il tourne un film sur Christophe Colomb ainsi qu'un court métrage commandé pour les 60 ans du Festival de Cannes, lui qui en a 38 de plus.. L'année de son 100 ème anniversaire, Le fesitval International du film de Cannes lui rend hommage et projecte son premier film.

 

Photos: Thierry Vaslot (A.C.R.)

 

 



 

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