Ciné-Zoom

Réalisateur, Acteur, Scénariste français

Né le 25 janvier 1955, Olivier Assayas, est issu d'une famille du cinéma, son père était le scénariste jacques Rémy. Il sait dès l'enfance qu'il fera des films plus tard. Etudiant aux Beaux-Arts, le jeune homme s'attelle avec passion à la littérature, à la peinture et au dessin, pensant que cela lui servira autant pour sa carrière future que n'importe quelle école de cinéma.

Ses préférences vont vers l'univers cinématographique. Il collabore aux pages cinéma de la revue phare de bandes dessinées pour adultes des années 1970, "Métal hurlant". Il co-écrit avec et pour son ami Laurent Perrin, le scénario de "Scopitone", un court métrage qui met en scène les dérives d'un zonard dans le Belleville insalubre de la fin des années 1970.

Au début des années 80, il travaille comme journaliste aux "Cahiers du cinéma". Il est alors un des premiers cinéphiles européens à porter son attention sur la nouvelle vague du cinéma asiatique. Il consacre un documentaire au maître taïwanais Hou Hsiao Hsien. Il passe de la théorie à la pratique en réalisant des courts-métrages parmi lesquels "Laissé inachevé à Tokyo", en 1982 qui sera montré au Festival de Cannes. Il co-écrit le scénario de "Lieu du crime" et "Rendez-vous" réalisé par André Techiné en 1985, ainsi que de "Passage secret", de Laurent Perrin.

L'année suivante il tourne son premier long métrage, "Désordre" Un film noir et fiévreux centré autour de jeunes personnes qui voient leur amitié se désagréger après un cambriolage. Un portrait générationnel, en d'autres termes, peuplé d'individus en proie au malaise existentiel. Le film qui sera couronné par le prix de la Critique internationale au Festival de Venise. L'influence de Truffaut et de Téchiné est déjà présente dans ce premier film, et le désespoir d'une certaine jeunesse sera encore le point névralgique de "L'enfant de l'hiver", son deuxième film.

Avec "Paris s'éveille", il s'extirpe de la noirceur et signe une œuvre forte et lumineuse, toujours centrée sur la jeunesse. Il fait tourner dans ce film une jeune comédienne; Judith Godrèche. Dans "Une nouvelle vie", il prend pour personnage principal une jeune fille amoureuse d'un homme de vingt ans son aîné. Glacé, épuré, Une nouvelle vie passera malheureusement inaperçu, en dépit de la très belle composition de Bernard Giraudeau. En 1993, il participe à la série Tous les garçons et les filles de leur âge, commandée par Arte.

Avec "l'eau froide", une errance de deux adolescents dans le froid et la campagne hivernale, il rencontre un succès conséquent, suite à une diffusion couplée sur Arte. Le film assied également Virginie Ledoyen comme un des grands espoirs du cinéma français. En 1996, il tourne "Irma Vep", un hommage à la fois vibrant, romanesque et ultra-moderne aux films muets, via le double de Musidora incarné par l'actrice hongkongaise Maggie Cheung. Le film est présenté à Cannes dans la section Un Certain Regard. Sa rencontre avec Maggie sera importante pour sa vie puisqu'il l'épouse le 26 décembre 1998.

En 1998 il revient au portrait générationnel avec "Fin août, début septembre", regard plein de tendresse, mais aussi d'amertume, sur les aléas de la vie professionnelle et sur la mort avec le couple Balibar-Amalric, semble clore un cycle.Il élargit l'horizon du cinéma d'auteur à la française en se lançant dans des projets ambitieux et éclectiques. Il réalise "Les Destinées sentimentales", une fresque avec Emmanuelle Béart et Charles Berling, est présenté à Cannes en 2000. Il se tourne ensuite dans le thriller high-tech avec "Demonlover" qui déroute la Croisette en 2002. Il surprend encore en passant au mélodrame avec "Clean" en 2004. Emouvant portrait d'une ex-junkie décidée à récupérer la garde son fils, le film vaut à la muse Maggie Cheung, séparée du cinéaste, le Prix d'interprétation à Cannes.

 A l'origine d'une Carte Blanche du Festival Art Rock de Saint Brieux, il réalise "Noise" en 2005, sorte d'essai musical, à mi-chemin entre le documentaire et le film musical : le concert filmé. Puis toujours dans l'expérimentation il filme Asia Argento dans "Boarding gate" à Hong Kong à l'occasion d'une incursion dans la série B. Il est le compagnon de Mia Hansen-Love, actrice et réalisatrice de "Tout est pardonné". Il participe en 2006 à l'œuvre collective "Paris je t'aime" où vingt réalisateurs internationaux réinventent Paris, illustrant le thème de l'amour, celui du cinéma notamment, au fil de différents quartiers parisiens. De retour en France il tourne, dans le cadre d'une collection initiée par le Musée d'Orsay, "L'Heure d'été", une histoire de famille avec Juliette Binoche. En 2008, il réalise la mise en image du ballet "Eldorado" du chorégraphe français de danse contemporaine Angelin Preljocaj et de la rencontre et du travail de ce dernier avec Karlheinz Stockhausen avant sa mort en décembre 2007.

 

En 2011 il est membre du jury présidé par Robert de Niro au 65ème Festival international du film de Cannes et préside le jury du 37ème festival du cinéma américain de Deauville.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photos: Thierry Vaslot (A.C.R.)