Ciné-Zoom

Acteur, Réalisateur, Scénariste, Producteur italien

Né le 19 août 1953 à Brunico en Italie, sous le nom de Giovanni Moretti, Nanni Moretti a des parents enseignants. À l’adolescence, il se découvre deux passions le cinéma et le water-polo qu’il pratiquera en ligue nationale. Cela ne l’empêche pas, étant encore jeune, d’avoir des affinités politiques avec l’extrême gauche. Une fois ses études achevées, il se met en tête de devenir réalisateur et tourne en 1973 ses deux premiers courts-métrages "Pâté de bourgeois" et "La Défaite" en Super 8. Il en est aussi l'interprète et mélange déjà la politique et les problème intimes..

Il réalise des films, mais devient également interprète des rôles masculins qu’il écrit. Ses films mélangent déjà les questionnements intimes avec les interrogations politiques. En 1976, il sort "Je suis un autarcique", son premier long-métrage filmé en Super 8 et gonflé en 16 mm. Dans ce film, le réalisateur met en scène une troupe de théâtre avant-gardiste dont il se sert pour porter un regard ironique sur le gauchisme.

En 1978, il réalise "Ecce Bombo" qui raconte les rapports compliqués d’un étudiant avec son entourage familial, amical et amoureux. Ce film est présenté en Sélection officielle au Festival de Cannes.En 1981, son film "Sogni d'oro" obtient le Grand Prix du jury à la Mostra de Venise. La dimension autobiographique de son  cinéma se fait encore plus évidente.  Il raconte déboires d'un réalisateur intransigeant

En 1983, il réalise "Bianca", dans lequel il interprète un professeur amoureux de Laura Morante, une de ses actrices fétiches. En 1986, on le retrouve sous les traits d’un curé dans "La messe est finie", il reçoit l'Ours d'argent à Berlin et dans la peau d’un militant communiste devenu amnésique dans le film "Palombella rossa", en 1989.

En 1986, il fonde sa maison de production "Sacher Film", il produit les œuvres de cinéastes débutants qui reflètent ses préoccupations de citoyen comme "La Seconde Fois" de Mimmo Calopresti et "Le Porteur de serviette" de Luchetti, films dans lesquels il a le premier rôle. Il acquiert également, à travers sa société de production, le cinéma d'art et essai, le "Nuovo Sacher", dans le quartier de Trastevere de Rome, qui dès lors servira de base de diffusion de ses films et de ses productions, ainsi que des films de jeunes auteurs du cinéma européen.

En 1990, il réalise un documentaire sur le PCI. En 1994, il obtient le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes pour son film "Journal intime", dans lequel il dévoile son combat contre la maladie de Hodgkin, une forme de cancer.

En 1998, dans "Aprile", il nous fait part de sa joie d’être père, mais aussi de sa joie face à la victoire de la gauche aux élections. En 2001, une fois de plus à Cannes, il obtient la Palme d’or pour "La Chambre du fils" qui raconte comment une famille réagit après la perte de leur fils adolescent.

Cinéaste influent admiré dans le monde entier, il est devenu un personnage central dans le débat politique italien. En pleine campagne des Législatives 2006, il décide de sortir son film, "Le Caïman", alors que ce film est en fait une satire contre Silvio Berlusconi. "Le Caïman" est par ailleurs présenté à Cannes.

En 2007, il participe à "Chacun son cinéma", film anniversaire à l'occasion du 60ème Festival de Cannes. 34 cinéastes réalisent un court-métrage de 3 minutes autour du thème de la salle de cinéma. Dans son court-métrage "Diario di uno spettatore", (Journal d'un spectateur), Il  interprète un homme qui récapitule les films qu'il a vu dans ce cinéma, les personnes avec qui il était, ...

En 2008, on le retrouve devant la caméra pour le rôle principal d'un le veuf inconsolable pour "Caos calmo", d'Antonello Grimaldi. En 2011, son film "Habemus Papam" est présenté lors du Festival de Cannes et remporte un large succès critique et public. Un drame qui se déroule exclusivement au Vatican. Il y met en scène Michel Piccoli dans le rôle d'un Pape en proie au doute, il y incarne un psychologue.

En 2012 il est de retour au festival de Cannes pour succéder à Robert de Niro en tant que président de la 65e édition.

  Photos: Thierry Vaslot (A.C.R.)