Synopsis : Joseph Turner est un agent de la CIA chargé de réunir un maximum d'informations dans les livres d'espionnage afin d'en glaner des idées et de trouver les fuites quant aux pratiques de l'agence de renseignements. Sa vie va changer lorsqu'il retrouvera tous ses collègues assassinés pendant la pause-déjeuner. Turner, sous le pseudonyme de Condor va, dès lors, se lancer dans une course contre-la-montre dans le but de mettre au jour un réseau d'espions infiltré au cœur même de l'agence...
Notre avis : Une bonne réalisation et une bonne direction d'acteurs pour ce film d'espionnage où l'on y comprend pas grand-chose : qui est avec qui ? Qui est contre qui et qui fait quoi ? Ce n'est pas grave, ce ne sera pas la première fois pour un classique du genre. Un scénario et mise en scène méthodique, ainsi que la critique des jeux de pouvoirs, un esprit disparus aujourd'hui. Le héros n'est pas un super héros aux multiples talents cachés, c'est juste un homme normal parmi une guerre qui le dépasse. Une intrigue presque visionnaire et bien menée. On est en plein dans les malversations de la CIA et on peut dire que Pollack nous livre un film complet et soigné, au dénouement surprenant ! Conspiration, manipulation, cynisme... des maux dont les Américains estimaient leurs gouvernants responsables durant les 1970. La paranoïa avait atteint son comble. De cette époque, il nous reste de bons films nerveux et pessimistes dont ces "Trois Jours du Condor" hautement appréciable. Au delà de l'aspect politique fort important et passionnant du film, Pollack à su insuffler un vent de romantisme avec le couple Redford/Dunaway. Redford est parfait, Faye Dunaway est un régal, Max Von Sydow impassible autant qu'inquiétant et Cliff Robertson pragmatique et fourbe. Une musique d'une grande qualité porte l'histoire. Signalons au passage que Robert Redford a travaillé son rôle avec Richard Helms, autrefois grand ponte de la CIA. Sydney Pollack aura encore une fois eu cette sorte de fulgurance divinatoire laissant présager quelque 40 ans plus tôt, un avenir pas si radieux que ça et que tout n'est qu'un éternel recommencement. Ce qui force toute notre admiration... lorsque l'on aime les films de ce réalisateur. Gérard Chargé -VU- 3 Zooms -