Ciné-Zoom

Distributeur :  Pathé Distribution

Musique originale de Alexandre Astier

 

 

 

Site officiel : http://www.davidetmadamehansen.fr

 

Avec aussi : Alexandre Astier, Julie-Anne Roth,  Victor Chambon, Jean-Charles Simon, Daphné Bürki, Sébastien Lalanne, Elodie Hesme, Cindy Cayrasso, Pauline Moingeon, Stéphanie Heiser…

 

 

 

 

 

Notre avis : Le premier film que l'homme orchestre de "Kaamelott", Alexandre Astier, réalise pour le cinéma est une réussite. Il passe de la télé au cinéma avec une mention "très bien". Il nous livre un film touchant à l'humour acerbe. des réparties dans les dialogues, qui sont percutantes et parfois jubilatoires. Les personnages disent tout haut, ce que l'on peut penser tout bas.Casser les habitudes, ces le lot de tous les personnages et à ce que certains d'entre nous peuvent entrevoir. Il est question d'aller à l'encontre de ces habitudes, de la changer, de vivre les choses comme elles arrivent, parfois inattendues, improviser et même côté médecine : entrevoir des guérisons parfois autrement. Isabelle Adjani est fabuleuse dans le rôle titre de cette patiente traumatisée, tout en nuances d'émotions et d insolences. Un superbe face à face : on adore ! Gérard Chargé - 3 Zooms -

 

Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interviews Vidéo (bientôt en ligne), avec le réalisateur/scénariste/monteur/musicien du film : Alexandre Astier à Lyon.

Alexandre Astier « Je prépare ce film depuis 2009, après la 6^ème saison de « Kaamelott », mais l’envie vient de bien avant. En 2003, j’ai vu un documentaire allemand, qui parlait d’une dame, qui n’était pas très patiente avec son ergothérapeute. Le personnage était donc une femme au départ, mais le projet c’est construit avec Alain Delon, mais il est parti 15 jours avant le début du tournage, ce qui a tout repoussé : il ne voulait pas que je réalise et que je joue, il avait changé d’avis, car cela été prévu depuis le début. A mon avis, c’est que, comme j’étais aussi le monteur du film, il a dû penser que j’avais trop de pouvoir. Pour Delon, tout devait être centré autour de sa personne. Ce personnage était écrit pour une grande vedette, comme parfois, il faut des inconnus. J’ai été chanceux qu’Isabelle Adjani accepte. Avec Adjani, c’était des exigences qui se tournaient autour de l’acteur, elle en avait beaucoup : mais seulement pour le jeu d'acteur, et elle a souvent raison. Mon tournage le plus familial, c’est ce film, « Kaamelott », c’est une grande épopée de tournage et tout doit aller très vite pour la télévision. »

« J’ai des histoires à raconter, quelque soit l’époque dans lesquelles elles se situent. Cela fait parti de mon métier de surprendre. Il y a chez moi des dialogues qui sont très simples, ils sont de tous les jours et j'espère qu'ils amènent toujours un sourire dans ce qui se passe, même si il y a une part de drame. Avec mes dialogues, je maintiens un langage. Ce n’est pas de la littérature, les personnages ont leur langage. J’avais envie qu’il y ait tout pour ce premier film de cinéma (humour, émotion et regard sur des personnages à la frontière). Pour moi, une histoire c’est un conte de fées, ce n’est pas un reportage. Le fait d’avoir fait « Kaamelott » pendant 5 ans, m’a donné envie de faire simple, faire un face à face d’acteurs, de jouer avec l’autre en particulier. Je savais que me retrouver en face d’Isabelle Adjani, pour jouer, ce serait un grand moment de ma vie. Elle est riche, mais ce n’est jamais dur de travailler avec des grands : il n’y avait pas plus simple de jouer en face d’elle. Quand je l’ai rencontrée la première fois, autour d’un café, au fur et à mesure, elle enlevait ses lunettes noires, petit à petit, comme le fait son personnage dans le film, qui comme elle est quelqu’un qui a vécu avec du panache. C'est un film qui parle du protocole face au cas particulier, de l'opposition entre le traitement de masse et le cas particulier. C'est une histoire de l'exception dans l'accident, qui parfois est nécessaire. Je suis sensible aux frontières. J'aime bien les héros inefficaces, mais qui finissent par bien faire. Mes histoires sont trop lourdes à porter pour mes héros, qui ne peuvent donner qu'une certaine ironie à celle-ci. »

Questions spécifiques pour notre partenaire MAGMA le mag :

Ciné Zoom : Vos études ? 

« Je suis parti dès que j’ai pu, j’ai lâché mes études en seconde, en revanche, je suis diplômé : j’ai un prix de Paris en musique, diplômé de l’Américan School Music, donc j’ai tous mes diplômes. En ce qui concerne les études générales, j’ai tout repris après, ainsi que les maths (j’en fait encore) et l’anglais. J’ai tout appris seul et je n’est jamais fait autant d’études que maintenant. J’ai un métier qui permet d’être tout le temps étudiant. Pour « David et Madame Hansen », j’ai rencontré des psychiatres, des douaniers. »

C Z : Vos 20 ans ?

« A 20 ans, je ne faisais que de la musique, le jour pour l’apprendre, la nuit pour la composer. Je ne suis jamais sorti, je n’ai jamais bu une goutte d’alcool, ni fumé une cigarette. Jamais dans des groupe de plus de trois, je ne faisait que créer de la musique et j’avais un groupe qui s’appeler : « Astier ? »

C Z : Un conseil pour les jeunes qui voudraient faire du cinéma.

« Je dirais au jeunes, qui veulent en faire, de ne pas trop s’occuper des formes : ce qui compte, c’est de raconter ses histoires, ne pas raconter les histoires d’un autre, que ce soit les siennes et de s’équiper pour les faire, c’est de moins en moins cher pour ce procurer du matériel léger d’aujourd’hui. On peut faire des sons, des images, du montage avec très peu d’argent. Montrer ce que l’on est soi avec ses histoires, sans hystérie et sans se faire passer pour autre chose que ce que l’on est. »

C Z :  Kaamelott » au ciné, c'est pour quand ?

« J’y travaille, ce sera pour bientôt j’espère. »

C Z : Quand vous serez grand, vous aimeriez être...

« J’essaierai de faire tout, tout seul, mais il y a des choses qui me manquent. J’aimerai me mettre à la photo, avec un appareil photo et plus me pencher sur la lumière, avec les filtres, etc., c’est dans ce sens là que je creuserai. »

QUIZZ CINE

Votre réplique culte ?

C’est dans « Le cave se rebiffe », avec Roger Hanin ou Gabin? C’est Eric qui dit « Je suis en affaire, tu pense pouvoir t’en sortir » et le vieux qui lui répond « Parce que j’ai l’habitude de pas m’en sortir ? ». Ca, c’est une phrase que je ressort tout le temps. »

Vous venez de diriger Isabelle Adjani, quel autre acteur ou actrice rêveriez vous de diriger ?

« Meryl Streep, soyons fous ! »

Le film qui vous a donné envie de faire du cinéma ?

« Ce n'est pas un film, mais, mes parents parce qu’ils en faisaient. »

Le meilleur film que vous avez vu cette année ?

« Je n’y vais jamais, j’ai trop de travail… sauf pour y emmener mes enfants. »

 

Photos et propos recueillis par Gérard Chargé.