Ciné-Zoom

Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interviews avec Régis Wargnier et Rachida Brakni au Cézanne à Aix en Provence.

Avec aussi : Cyril Descours, Clémentine Célarié, Sedina Balde, Thierry Godard, Grégory Gadebois, Gautier Trésor Makunda, Aladji Ba, Romain Goupil, Youssef Hajdi, Greg Akcelrod, Anna Sherbinina…

L'histoire : Après cinq années de prison, Leïla retrouve la liberté... Elle va rencontrer un jeune athlète qui vient de perdre la vue dans un accident. La seule discipline que celui-ci peut pratiquer avec son handicap, c’est la course, avec un guide, auquel il est attaché, par un fil, le temps de l’entraînement. Ce sera Leïla, elle-même athlète de haut niveau dans sa vie d’avant, qui se tait sur son passé. Le jeune athlète, étouffé par les marques de compassion de son entourage, va s’arranger de ce silence... L’entraînement, et puis les projets de compétition vont les aider à se reconstruire, l’un avec l’autre...

 

Notre avis : Une magnifique histoire humaine, qui nous fait découvrir les athlètes handisport, pour la première fois au cinéma. Des sportifs, qui doivent surmonter leur handicap et accomplir des performances physiques : quelle leçon de vie ! Pour le film, de grands champions ont participé et Régis Wargnier a posé sa caméra au milieu d'une vraie compétition au Stade de France pour la scène finale. Rachida Brakni et Cyril Descours, réalisent de vraies performances sportives et d'acteurs. Un film fort et plein d'espoir : allez-y... prêts... partez ! Gérard Chargé - 3 Zooms -

Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interviews avec Régis Wargnier et Rachida Brakni au Cézanne à Aix en Provence.

 

Vous pouvez écouter nos interviews, dans notre émission : Ciné Zooms Dialogue avec…

- Mercredi 9 mars 2011 Sur Radio Dialogue.fr (écoutez en direct) à 12h45 et à 18h45 - MARSEILLE/AUBAGNE 89.6 / AIX EN PROVENCE/ETANG DE BERRE 101.9

- Jeudi 10 mars (11h10 et 15h20) - Vendredi 11mars (21h) - Samedi 12 mars (16h30) : Sur Fréquence Orange (écoutez en direct) : http://www.frequenceorange.com/index.php

 

 

Régis Wargnier "C'est un film qui commence dans le sombre et qui fini dans la lumière. L'histoire de deux accidentés de la vie, qui sont condamnés à remonter la pente, dans le bon sens du terme. Lui a perdu la vue et elle doit régler un passé très lourd. Ils vont se rencontrer,à travers ce lien qui les uni en course. L'enfermement dont on se libère est un des thèmes essentiels dans tous mes films. "La femme de ma vie", c'était une dépendance amoureuse, qui passe par l'alcool. "Je suis le seigneur du château", une lutte pour sortir d'une dépendance familiale. "Indochine", une jeune femme qui va se libérer de l'emprise de sa mère et la colonie, qui se bat contre l'empire. "Man to man", c'était le combat des préjugés scientifiques. Finalement, je raconte toujours la même histoire, si j'étais prof de philo, je dirais à mes élèves : vous avez quatre heures pour répondre à "Y-a-t-il de la liberté sans libération ?" Ce qui m'intéresse dans le personnage de "La ligne droite", c'est son parcours. Il y a d'abord la dépression, puis la révolte qui s'abat sur tout le monde. J'ai parlé de cas similaires avec des spécialistes. Il y a ensuite le denni, puis l'acceptation. Ce qui m'a intéressé, c'était la remontée, le retour à la lumière. Et où est-ce que l'on peut puiser, retrouver des forces pour remonter ?"

Rachida Brakni "C'est pour moi un film de lumière, on n'est pas dans le cynisme, on va au-delà des personnages. Cela m'a fait du bien d'avoir vu cela et de l'avoir restitué. Dans notre société, on fait tout pour isoler les gens et là, on fait pour l'autre."

"Avant de faire du cinéma, j'étais une athlète de haut niveau,  il y a 15 ans et Régis le savait. Je faisais de la compétition et j'étais classé en National. J'ai toujours aimé les sports où l'on est face à soi-même, je ne pouvais pas faire de sport collectif, car si on ne gagne pas, on est seul responsable. Le sport m'a apporté beaucoup de choses : le travail, la rigueur, la discipline et une force de caractère. Un rôle comme ça, c'était maintenant ou jamais, c'était merveilleux de pouvoir exprimer en même temps, ces deux choses qui me passionnent. Il a fallut m'y remettre, avec 4 mois d'entraînement et j'ai abordé le personnage, par le biais du sport et par mon partenaire, avec un lien qui se créait petit à petit. Il y avait un délicat équilibre à créer à travers ce fil qui les relie en course et sur d'autres plans. Avec Cyril, on a échangé beaucoup de choses. Ensuite, on fait confiance à son partenaire et à son directeur d'acteurs. C'est un abandon, un lâché prise, qui va vers la confiance. On a besoin de l'autre pour avancer, c'est une bonne métaphore. Parfois, on n'est pas capable de puiser les choses en soi, alors on les puise chez l'autre."

Photos et propos recueillis par Gérard Chargé.