| Devenu  roi de Bavière à l'âge de 19 ans, Louis II (Helmut Berger), héros  romantique, entame son règne avec enthousiasme. Mais ses proches le  déçoivent. Il se sent trahi par Richard Wagner (Trevor Howard) dont il  est le protecteur, le mécène et, espère-t-il, l'ami, et sa cousine  Elisabeth d'Autriche (Romy Schneider) lui refuse son amour. Subissant de  surcroît des échecs politiques et militaires, Ludwig, seul dans ses  palais fastueux, sombre dans la folie..   Dans  ce dernier volet de ce qu’il appelle sa « trilogie allemande », Luchino  Visconti reprend et approfondit le thème de la décadence : le déclin  d'une aristocratie sous la coupe prussienne, la déchéance d'un homme  fuyant la réalité à la recherche du rêve et de la beauté.   Luchino  Visconti s’attelle également à peindre subtilement la psychologie de  ses personnages. L'attachement de Louis II à Richard Wagner, permettant  au compositeur d'exprimer son génie et révélant l'homosexualité du  souverain, son amitié avec sa cousine Elisabeth d'Autriche, personnage  fascinant qui soutient les libéraux, et son mariage avorté avec Sophie  de Bavière, révèlent un être dont la complexité justifie amplement la  durée de film.   Remonté  à plusieurs reprises et existant sous plusieurs versions, le film  connut une vie mouvementée, comme si l'extrême complexité de son héros  empêchait qu'on le fige de façon définitive. Œuvre excessive par sa  forme comme par sa durée, elle constitue une pièce maîtresse de la  filmographie viscontienne.   Ludwig ou le crépuscule des dieux de Luchino Visconti (1973, 3h58) avec Helmut Berger, Romy Schneider, Silvana Mangano... |