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LA CHAMBRE DES OFFICIERS

LA CHAMBRE DES OFFICIERS
LU - 4 Zooms -
Scénario : Philippe Charlot
Dessin : Alain Grand
Coloriste : Tanja Cinna-Wenisch
BD d'après le roman de Marc Dugain (Editions JC Lattès) 
Mise en vente le 1er mars 2023
Editions JC Lattès
Collection Grand Angle

22cm x 29cm - 72 pages

16,90 €

 

Résumé

Le lent retour à la vie d'hommes qui doivent tout réapprendre, et surtout le regard des autres.
1914. Aux premiers jours de la guerre, un éclat d'obus défigure Adrien. Le voilà devenu une «gueule cassée», reclus au Val-de-Grâce, dans une chambre réservée aux officiers.
Adrien restera cinq ans dans cette pièce sans miroir. Cinq ans pour réapprendre à vivre au rythme des opérations. Cinq ans entre parenthèses à nouer des amitiés d'une vie avec ses compagnons d'infortune. Cinq ans de «reconstruction» pour se préparer à l'avenir. Cinq ans à penser à Clémence qui l'a connu avec sa gueule d'ange...
 

Roman écrit en à peine quinze jours, La Chambre des officiers rencontre immédiatement un succès à la fois critique et public. Il collectionne les récompenses littéraires, recevant le "prix des libraires", le "prix des Deux Magots", le "prix Roger-Nimier", et le "prix René Fallet". Au total, l'ouvrage se vend à plus d'un million d’exemplaires. En 2001, il est également adapté au cinéma par François Dupeyron, dans un film au casting prestigieux qui rassemble Sabine Azéma, André Dussolier, ou encore Denis Podalydès. Ouvrage de référence sur les gueules cassées, La Chambre des officiers est aujourd'hui étudié de l'école primaire jusqu'au lycée.

Notre avis : François Dupeyron avec son film, nous avait déjà conquis, cette adaptation en bande dessinée nous passionne également et est un bon complément sur la période dramatique de cette Première Guerre Mondiale. L'histoire des gueules cassées est ici racontée très rapidement, remplie d'élipses, tout comme un story-board pour un film. Ca se lit d'une seule traite et l'on aurait aimé que ce soit plus étoffé. Mais on va à l'essentiel et les émotions passent bien. Si l'on veut en savoir plus, lisons ou relisons le roman de Marc Dugain... Les dessins de Alain Grand et la mise en couleurs de Tanja Cinna-Wenisch est superbe et nous plonge dans l'époque. Gérard Chargé  - 4 Zooms -

 

Hommage aux gueules cassées

 

En 1998, soit 80 ans après la signature de l'Armistice, Marc Dugain publie son premier roman, La Chambre des officiers, aux éditions JC Lattès. Jusqu'alors entrepreneur dans le domaine de l’ingénierie financière, il se lance dans une carrière littéraire en racontant le destin tragique de son grand-père maternel. Ce dernier, Eugène Fournier, a perdu son nez et une partie de son visage dans une tranchée de la Grande Guerre. Après avoir passé plusieurs années à l’hôpital du Val-de-Grâce, où il a été rafistolé, il reprend son métier d'ingénieur, avant d'épouser Germaine, de quatorze ans sa cadette. Enfant, Marc Dugain passe ses vacances à La Valette-du-Var, près de Toulon, dans un château appartenant à l'Union des blessés de la face et de la tête. C'est là que son grand-père défiguré finit ses jours, aux côtés d'autres gueules cassées. Été après été, le gamin s'habitue à voir des visages saccagés. Il fait sien cet univers morbide, jusqu'à le coucher sur papier bien des années plus tard, quelques semaines avant la mort de sa grand-mère.

Interview de Philippe Charlot

Êtes-vous à l'origine de l'adaptation de La Chambre des officiers ?

C'est Hervé Richez qui m'a proposé ce projet, en pensant que l'époque pouvait m'intéresser. Grand Angle a signé un contrat avec JC Lattès, et souhaite adapter certains livres de leur catalogue. La Chambre des officiers en fait partie. L'exercice m'a beaucoup plu. J'ai trouvé cela sympa et intéressant à faire. Entrer dans l'histoire d'un autre, je n'avais encore jamais fait. C'est très particulier. Il est amusant de décortiquer un roman, je veux dire d'un point de vue scénaristique. On voit les ressorts narratifs. On constate aussi que certaines contraintes incontournables du scénariste de bande dessinée sont absentes du quotidien du romancier. La mécanique n'est pas la même. On sent bien que l'essentiel n'est pas placé au même endroit. En bande dessinée, le scénario est très mécanique ; tout doit s'emboîter parfaitement. Le roman autorise une liberté que je ne peux pas avoir.

Dans quelle mesure avez-vous cherché à rester fidèle à l’œuvre d'origine ?

Au niveau des événements et du déroulement de l'histoire, nous sommes restés le plus proche possible du roman. Il ne m'est même pas venu à l'idée d'intervenir à ce niveau-là. Je me mettais à la place de Marc Dugain, qui devait croiser les doigts pour que nous ne cochonnions pas son livre. Évidemment que l'adaptation induit une certaine réécriture. La bande dessinée et le roman sont deux médiums différents ; et en tant qu'auteur de BD, je me suis très vite retrouvé face à une contrainte de place. Il faut synthétiser, sans jamais perdre de vue ce qui est essentiel. C'est ce défi qui fait l'intérêt de l'exercice. Du coup, nous raccourcissons des scènes, nous en mélangeons d'autres, afin de glisser certaines informations importantes entre deux portes. Cela nous a aussi obligé à nous poser des questions auxquelles Marc Dugain ne s'est certainement pas intéressé. Le meilleur exemple étant celle de savoir quand Adrien – le personnage principal – porte un masque et quand il n'en a pas. Dans le roman, ce n'est pas toujours précisé. Mais en bande dessinée, on ne peut pas éluder ce sujet.

Marc Dugain est-il beaucoup intervenu ?

Très peu. Il nous a laissé libres. Nous nous sommes mis d’accord sur le principe de faire une bande dessinée grand public, qui serait également abordable pour les plus jeunes. D'où le choix d'Alain Grand pour la mise en images. Pour le reste, Marc Dugain nous a donné deux ou trois consignes, plutôt légères. Il a été particulièrement attentif à la manière dont Alain envisageait de dessiner la blessure d'Adrien, certainement car il est inspiré de son grand-père. Il tenait aussi à ce que nous gardions bien en tête que son livre est avant tout une histoire d'amitié. Ce que j'avais bien ressenti en lisant le roman.

La Chambre des officiers constitue votre première collaboration avec Alain Grand. Comment votre duo s'est-il formé ?

Pour une fois, c'est moi qui ait proposé un dessinateur à Hervé Richez. Nous nous étions croisés en festival il y a quelques années. Alain avait déjà réalisé une adaptation d'un roman de Marc Lévy, qui s'appelle Les Enfants de la liberté. Nous avions eu l'occasion de discuter de cette expérience, qu'il avait beaucoup appréciée. Du coup, quand Hervé Richez m'a lancé sur l'adaptation de La Chambre des officiers, je lui ai rapidement soumis le nom d'Alain Grand. N'ayant pas de projet au long cours sur le feu, il était disponible pour se mettre immédiatement au travail. Il se trouve qu'en plus il vit à 1h30 de chez moi, ce qui nous a permis de nous voir.

Alain Grand cochait même une case supplémentaire pour ce projet, non ?

Effectivement, il se trouve qu'il existait tout un pan de la vie d'Alain que je connaissais pas. Dans un premier temps, il a été chirurgien-dentiste. Il a travaillé dans l'armée. Donc tout ce qui est maxillo-facial, il connaît ! Son approche était donc intéressante, car plus médicale. En plus, durant ses études, il avait côtoyé l'une des dernières gueules cassées, qui venait régulièrement, avec son dossier sous le bras, rendre visite aux futurs médecins. Alain était donc le dessinateur idéal pour La Chambre des officiers !
 
 
 

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