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FREDERIC MITTERRAND

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FREDERIC MITTERRAND
Sa filmographie
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FREDERIC MITTERRANDExploitant de cinéma, Animateur-producteur de télévision, Chroniqueur, Ecrivain, Réalisateur, Producteur et Acteur

Né le 21 août 1947 dans le 16e arrondissement de Paris, Frédéric Bernard Mitterrand est le fils de Robert Mitterrand, ingénieur polytechnicien et haut fonctionnaire, et d'Édith Cahier, nièce par alliance d'Eugène Deloncle. Il est, par son père, le neveu de François Mitterrand, ancien président de la République française, et de Jacques Mitterrand, général français. À douze ans, il apparaît pour la première fois à l'écran, sous le nom de Frédéric Robert, dans le film "Fortunat", aux côtés de Michèle Morgan et de Bourvil.
FREDERIC MITTERRAND
Après avoir suivi des études au lycée Janson-de-Sailly, il sort licencié d'histoire et de géographie de la faculté de Nanterre puis est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1968, dans la section service public. À sa sortie de Sciences-Po Paris, il enseigne l'économie, l'histoire et la géographie à l'École active bilingue Jeannine-Manuel de Paris.

En 1971, il quitte l'enseignement pour diriger la salle de cinéma l'Olympic dans le 14e arrondissement, rue Boyer-Barret, qu'il rachète. Il restaure la salle qui devient l'Olympic Palace  et programme des classiques du cinéma et des films indépendants. Il crée rapidement un réseau d'une dizaine de salles Art et Essai, ouvrant l'Olympic-Entrepôt en 1975, reprenant le Bilboquet en 1979 sous l'enseigne Olympic Saint-Germain et Les 3 Luxembourg de Charles Rochman en 1983, rebaptisé Olympic-Luxembourg, et travaillant entre 1980 et 1984 avec Jean-Jacques Schpoliansky au Balzac. En mars 1981, fêtant les dix ans de l'Olympic au Palace, il apparaît grimé en Lana Turner sur un trapèze.
Frédéric Mitterrand
La qualité de ses programmations, alliant les classiques des studios américains et les films égyptiens, les films de Pasolini et de Duras, en fait une figure majeure de l'exploitation parisienne. Il diffuse les premiers les films d'Ingmar Bergman, Kurosawa et Ozu. Mais, mauvais gestionnaire, il accumule les dettes pour quinze ans, et doit abandonner ses salles en 1986.

Soutien de son oncle, François Mitterrand, aux législatives de 1978, il collabore toutefois en 1977 comme critique cinématographique au quotidien "J'informe", lancé par l'ancien ministre centriste Joseph Fontanet comme un concurrent de droite du Monde, mais qui ne paraît que trois mois.

En 1981, inspiré par la fin d'une histoire amoureuse avec un collaborateur, il réalise son premier long-métrage, "Lettres d'amour en Somalie", et publie sous le même titre l'année suivante son adaptation en roman. La même année, il propose une émission de cinéma à TF1, "Étoiles et toiles", qu'il anime et produit jusqu'en 1986, et "Ciné-Fêtes" en 1984. Il poursuit ensuite avec "Acteur Studio" de 1986 à 1987, "Permission de minuit" de 1987 à 1988, "Destins" de 1987 à 1988. Remercié par la première chaîne privatisée, il passe sur Antenne 2 en 1988, où il présente "Du côté de chez Fred" jusqu'en 1991, "Étoile Palace" en 1990, "C'est votre vie" en 1993, "Les Amants du siècle" en 1993 ou encore "Caravane de nuit" en 1994. Son "bonsoir" et sa voix nasale et nonchalante deviennent célèbres. Recevant un 7 d'or du meilleur animateur pour "Du côté de chez Fred" qui vient d'être arrêtée par la direction, il pose le trophée à terre en déclarant : "C'est là où se trouve le service public", puis s'en excuse le lendemain.
Frédéric Mitterrand
Il se passionne également pour les grands personnages historiques et notamment les têtes couronnées : il est ainsi souvent demandé pour commenter des cérémonies royales.  En 1995, il est commissaire général de la saison tunisienne en France, une mission à la suite de laquelle il reçoit la citoyenneté tunisienne. En juin 1998, il reçoit les insignes de chevalier de la Légion d'honneur des mains de son père, dans la chapelle des Petits-Augustins de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.

Il poursuit sa collaboration avec France Télévisions avec "Ciné-Club" en 1996, "Légendes du siècle"  de 1996 à 1997, "Les Aigles foudroyés"  en 1997, "Cercle des arts"  de 1997 à 1998, "Norodom Sihanouk, Roi cinéaste" en 1997, "Mémoires d'exil" en 1999, "Raissa, souvenirs d'un grand amour" en 2000, "Je suis la Folle de Brejnev"  en 2001, et présente une émission d'entretiens sur Match TV, "Plaisir de France", de 2001 à 2004. En 1999, il retrouve la fonction institutionnelle de commissaire général de l'année du Maroc  puis en 2002 de la saison tchèque. De 1988 à 2000, il préside la commission Fonds Sud du CNC

Il réalise de nombreuses séries documentaires sur les grands destins du XXe siècle ainsi que des films pour le cinéma. Il est nommé en 2000, par la ministre de la Culture Catherine Tasca, à la tête de la commission d'avance sur recettes du cinéma français. D'août 2003 à juillet 200514, il est directeur général délégué chargé des programmes et de l'antenne de TV5.

De 2005 à 2007, il anime "Ça s'est passé comme ça"  sur la chaîne communautaire homosexuelle Pink TV. En 2012, à la création de D8, il doit animer une émission culturelle sur la chaîne mais le projet est finalement abandonné.

Le 4 juin 2008, après l'avis positif d'une commission de dix personnalités créée pour l'occasion (la commission Gall), qui avait retenu trois candidats, le président de la République Nicolas Sarkozy choisit Frédéric Mitterrand à la direction de l'Académie de France à Rome, plus connue sous le nom de "Villa Médicis". Il est nommé par un décret du 5 juillet suivant et prend ses fonctions le 1er septembre.
Olivia De Haviland, Frédéric Mitterrand
Pendant cette période, il négocie avec Laurent Solly du groupe TF1 la coproduction d'une émission mensuelle sur la Villa Médicis pour la chaîne Odyssée. Mais il fait rapidement part de l'ennui qu'il ressent à cette fonction, qu'il laisse le temps d'un soir, pour présenter la Nuit des Molières en juin 2009. Membre du jury du prix Médicis depuis 2007, il s'est mis en disponibilité en septembre 2009. Selon son président, l'écrivain Michel Braudeau, il en redeviendra membre de droit dès la cessation de ses fonctions ministérielles. Entre 2008 et sa nomination comme ministre de la Culture et de la Communication, il tient une chronique dans le mensuel "Têtu"

Fasciné par le général de Gaulle dès son enfance, mais contraint à une "nécessaire solidarité familiale" vis-à-vis de son oncle, François Mitterrand, il est longtemps politiquement inclassable : séduit par la personnalité de Bernard Tapie, il adhère au Mouvement des radicaux de gauche (MRG) en juin 1993, soutient Jacques Chirac à la présidence de la République en 1995 et ne prend pas position lors de l'élection présidentielle de 2007.Frédéric Mitterrand, Françoise Arnoul

Le 23 juin 2009, il est nommé ministre de la Culture et de la Communication dans le gouvernement Fillon II remanié. Il succède alors à Christine Albanel, affaiblie par la censure partielle de la loi Hadopi contre le piratage sur Internet. Interviewé par France 2, il confirme sa nomination avant qu'elle ne soit annoncée officiellement par le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant.

Un des premiers dossiers qu'il doit gérer est le vote de la loi « Hadopi 2 ». Le 9 octobre 2009, il décide la restitution de cinq fragments de peinture murale issus d'un tombeau de prince égyptien de la XVIIIe dynastie égyptienne, achetés par le Louvre mais dont la légalité de leur sortie du territoire égyptien était en doute. Il soutient également la proposition de loi en faveur de la restitution des têtes maories.

Il signe le décret no 2009-1393 du 11 novembre 2009 relatif aux missions et à l'organisation de l'administration centrale du ministère de la Culture et de la Communication qui réorganise son administration en un secrétariat général et trois directions générales, refonte portée par son prédécesseur, Christine Albanel. e 14 novembre 2010, il est reconduit au poste de ministre de la Culture et de la Communication dans le gouvernement François Fillon III.
Ana Girardot, Frédéric Mitterrand
Son refus, comme celui d'autres membres du gouvernement, de condamner le régime du président tunisien Ben Ali qui réprime le mouvement populaire de contestation tunisienne en janvier 2011, est critiqué par le Parti socialiste et Les Verts. Pour lui, « il y a une opposition politique mais qui ne s'exprime pas comme elle pourrait le faire en Europe. Mais dire que la Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré. ». Il s'est expliqué en déclarant : « la meilleure manière de protéger ceux auxquels j'étais attaché — et ça représentait tout le peuple tunisien et notamment les opposants — était de ne pas braquer un régime dont je connaissais parfaitement l'autorité ». Il rappelle qu'il a toujours soutenu les artistes tunisiens - en tant que commissaire général de la saison tunisienne ou en tant que ministre - et qu'il a décoré en décembre 2009 notamment le metteur en scène protestataire Fadhel Jaïbi. Il a plus tard présenté ses « regrets » au peuple tunisien dans une lettre qui a été publiée à la fin du mois de janvier 2011 dans un hebdomadaire tunisien. Leïla Ben Ali, la femme de l'ancien président Ben Ali, déclare dans une interview publiée le 1er juillet 2012 par Le Parisien : « Le seul à nous avoir soutenus jusqu’au bout, c’est Frédéric Mitterrand ».

En février 2011, le Ministère de la Culture lance dans le cadre du forum d'Avignon, le concept de "culture pour chacun" devant concurrencer celui de "culture pour tous". Le même mois, face à l'opposition du personnel des Archives nationales à l'ouverture de la Maison de l'Histoire de France dans l'Hôtel de Soubise, il démet la directrice, Isabelle Neuschwander.

Alors que le renouvellement du mandat d'Olivier Py, directeur du Odéon-théâtre de l'Europe, était attendu, sa décision de nommer, le 8 avril 2011 Luc Bondy à sa place, est contestée. Le metteur en scène est ensuite nommé à la tête du Festival d'Avignon. Il a accepté, à l'occasion de la première Fête de la gastronomie française, de participer sur M6 à l'émission de télé-réalité "Un dîner presque parfait" du 23 septembre 2011.
Emmanuel Mouret, Radu Milhaileanu, Douglas Kennedy, Ana Girardot, Frédéric Mitterrand, Sara Forestier, Françoise Arnoul, Marjane Satrapi, Eric Elmosnino
Il reçoit en 2011 le rapport de Jérôme Bouët sur le partenariat entre l'État et les collectivités dans le domaine culturel, celui de Selles et Riester aboutissant au lancement du Centre national de la Musique, et mandate Hervé-Adrien Metzger, Jean-Louis Martinelli, Bernard Murat et Serge Dorny pour une mission d'étude sur le financement du spectacle vivant, pour lequel il annonce un plan d'actions de 3,5 M€ en 2012, le 8 juillet 2011 à Avignon. Il propose également 15 mesures en faveur des arts plastiques en octobre 2011 et un plan de développement des scènes de musiques actuelles, lance les Cafés cultures, fait voter la loi sur le prix unique du livre numérique, et défend la réforme de la redevance d'archéologie préventive. Durant l'année 2011, le Conseil de la création artistique et le Conseil national des musiques actuelles (CSMA) sont dissous, tandis que l'Institut français est mis en place pour remplacer Cultures france dans un contexte difficile pour le réseau culturel français à l'étranger

Il présente une émission littéraire de 1997 à 2006 sur Europe 1, et anime "Ça me dit l'après-midi" sur France Culture de 2006 à 2008. À partir du 26 août 2013, il anime "Jour de Fred" sur France Inter du lundi au jeudi de 18 h 20 à 19 h40. En avril 2014, il annonce l'arrêt de l'émission, qui a perdu 200 000 auditeurs en un an ; il voit dans ce choix une "animosité indigne de sa fonction" de la part de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, ce à quoi celle-ci répond : "Je ne suis jamais intervenue ni sur le choix des personnes ni sur le contenu des programmes [...] Je suis la ministre qui a fait voter la loi la plus progressiste en faveur de cette totale indépendance"

Il est ouvertement homosexuel. Il a trois enfants: un fils naturel né en 1981 et deux fils adoptés en Tunisie nés en 1989 et 1991, tous deux à Hammamet.

En 2016, il est le président du festival du cinéma américain de Deauville.




Photos: Thierry Vaslot (A.C.R.)







 

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