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RAOUL PECK

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RAOUL PECK
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RAOUL PECKRéalisateur, scénariste et producteur de cinéma haïtien

Né en 1953 à Port-au-Prince, Raoul Peck vit ses premières années sous la dictature des Duvalier. Il est marqué par la disparition de plusieurs jours de son père et par le souvenir de sa mère s’entraînant à tirer dans le jardin. En 1961, son père, ingénieur agronome, choisit de s’éloigner du pays et fait partie du premier contingent de professeurs haïtiens recrutés pour le Congo, dans l'idée que des Noirs parlant français seraient plus appropriés pour remplacer les cadres belges qui avaient fui le désastre d’une décolonisation ratée.
RAOUL PECK
Dix-huit mois plus tard, en 1963, il rejoint son père à Léopoldville, avec le reste de sa famille. Ses parents y resteront vingt-huit ans. Quant à lui, il poursuit ses études secondaires aux États-Unis et en France. Pendant ses études d’ingénieur et d’économie à l’Université de Berlin, il milite à gauche et envisage de retourner clandestinement en Haïti, comme beaucoup d’autres étudiants avant lui pour se battre contre la dictature.

Il travaille en tant que journaliste et photographe de 1980 à 1985, et réalise plusieurs courts métrages documentaires toujours en Allemagne. En 1982, il réalise "De Cuba traigo un cantar", qui décrit la visite à Berlin-Ouest, du groupe cubain Carlos Puebla y los Traditionales, créateur de la célèbre chanson "Hasta Siempre Comandante", à l'occasion d'un grand concert pour la paix.

Il entre à l’Académie du film et de la télévision de Berlin au sein de laquelle il réalise "Leugt", dont le sujet est la visite de Ronald Reagan à Berlin, qui provoqua de violentes manifestations. Puis en 1983, il enchaîne avec "Exzerpt" où il porte, à partir d’un texte de Samuel Beckett, un regard critique et ludique sur la Grüne Woche, la plus grande foire alimentaire et agricole allemande.

Puis "Merry Christmas Deutschland" est un exposé sur les leçons de l'Histoire ce jour de Noël 1984 dans l'Allemagne d'Helmut Kohl. Alors qu’il est encore à la DFFB, il tourne son premier long métrage, "Haitian Corner". Pour ce film, il tourne à New York. Il y évoque la difficulté pour un homme exilé dans cette ville, et torturé dans le passé par les tontons Macoutes, d’oublier et de choisir entre la vengeance ou le pardon le jour où il croit reconnaître son ancien tortionnaire. Il sort diplômé de la DFFB en 1988 en écrivant un scénario avec l’écrivain Jean-Claude Charles, "Mission Technique", jamais réalisé.

Il décide de réaliser à la place un documentaire de création qui deviendra en 1991 "Lumumba, la mort du prophète", un film inspiré de l'histoire de Patrice Lumumba et son rôle dans l'indépendance du Congo. Il a également été Ministre de la Culture de la République d'Haïti de 1995 à 1997. Le film fut présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2000.

Il est de retour deux ans plus tard avec "L’homme sur les quais", une fiction sur les débuts du duvaliérisme et la mise en place du processus de terreur à travers les yeux d’une enfant de huit ans. L’histoire de Sarah, une femme qui accepte ses démons du passé et décide de vivre avec eux lui permet d’être en compétition officielle au festival de Cannes.

En 1994, le documentaire "Desounen, dialogue avec la mort" consiste en un voyage sur le territoire haïtien qui témoigne de l'extraordinaire capacité de survie des Haïtiens, grâce à la créativité, la sagesse, et… le dialogue avec la mort. Puis la même année avec "Haïti, le silence des chiens", le réalisateur documente la confrontation entre le président constitutionnel en exil, Jean-Bertrand Aristide et son Premier ministre Robert Malval, resté au pays en prisonnier virtuel des militaires putchistes.

Il obtient, en 1994, pour "L’homme sur les quais" le Prix du meilleur long métrage lors du 4e Festival du cinéma africain de Milan ainsi que le Prix Nestor Almendros décerné par l’organisation américaine des droits de l'homme "Human Rights Watch"; six ans plus tard, la même organisation lui attribuera, le prix Irene Diamond, pour l’ensemble de son travail en faveur des Droits de l'homme.

Le cinéaste est l'actuel Président du Conseil d’Administration de La Fémis. Il a terminé en 2006 le montage de "L’Affaire Villemin", première mini-série télévisée en 6 épisodes de France 3 co-écrite avec Pascal Bonitzer dans laquelle il traite des débordements des médias, des dérives de la justice et de la polarisation de la société française autour du décès tragique de Grégory Villemin le 16 octobre 1984.

En mai 2000, il est nommé par Catherine Tasca président de la Commission d'aides sélectives aux pays en voie de développement (Fonds sud).







 

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