Ciné-Zoom

Née le 6 juillet 1948 à Mainneville dans l'Eure, Nathalie Baye est la fille d'un peintre bohème. Dyslexique, elle abandonne ses études à l'âge de 14 ans pour intégrer une école de danse à Monaco. Ce sont alors ses premiers pas d'artiste. Trois ans plus tard, elle part pour les États-Unis afin de parachever sa formation artistique dans les ballets russes.

À son retour en France, elle poursuit les cours de danse, mais, parallèlement, s'inscrit au cours Simon. Elle est ensuite admise au Conservatoire dont elle sort en 1972 avec un second prix en Comédie, Comédie Dramatique et Théâtre Étranger. Elle effectue ses premières apparitions sur grand écran, dans "Brève rencontre à Paris" de Robert Wise et "Faustine et le Bel Été" de Nina Companeez. Puis c'est dans  un rôle de scripte dans "La Nuit américaine" de François Truffaut.

 Jusqu'à la fin des années 1970, elle cumule les rôles secondaires de bonne copine ou de gentille provinciale sans sourciller, travaillant aussi parfois pour la télévision. En 1974 elle tourne avec Maurice Pialat dans "La  gueule ouverte".

En 1978, François Truffaut lui fait de nouveau confiance pour prêté sa voix à l'énigmatique standardiste de "L'Homme qui aimait les femmes" et la  métamorphose soudainement son image dans un vrai premier rôle, laissant apparaître une part d'elle plus opaque et mélancolique dans "La Chambre verte". Son interprétation lui ouvre les portes du cinéma d'auteur. Elle vit alors une dizaine d'années avec Philippe Léotard.

En 1980 elle joue les professeurs Pour Tavernier dans "Une semaine de vacances" et devient "La Provinciale" de Claude Goretta

En 1981, Grâce à Jean Luc Godard, elle reçoit le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation dans "Sauve qui peut (la vie)". Elle enchaîne ensuite une impressionnante brochette de succès, avec en point d'orgue "Le Retour de Martin Guerre" de Daniel Vigne en 1982.

La même année, sa prestation dans Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre lui vaut son deuxième césar pour le meilleur second rôle. L'année suivant elle récidive mais avec cet fois le César de la meilleure actrice pour "la balance" de Bob Swaim grâce à un rôle de prostituée qui casse son image. Elle devient  la star la plus en vue du cinéma hexagonal. Elle forme alors avec le chanteur Johnny Hallyday un couple qui la met sous les feux des médias.

Elle élargit son champ de jeu et incarne désormais des personnages plus obscurs. Le mélo "J'ai épousé une ombre" de Robin Davis assoit son statut de star, elle n'en continue pas moins de tourner avec les rois de la déconstruction Bertand Blier dans "Notre histoire" et toujours Jean-Luc Godard dans "Détective".

En 1983, la naissance de sa fille Laura Smet, la pousse à ralentir son rythme de tournage. Si ses apparitions au cinéma deviennent moins fréquentes, elle profite de cette période pour remonter sur les planches en interprétant "Adriana Monti" en 1986.

Très active, elle se tourne vers un cinéma d'auteur, privilégiant les compositions de femmes à la personnalité complexe. Elle est une mère divorcée qui perd pied dans le premier film de Nicole Garcia "Un week-end sur deux", "Mensonge", "Une liaison pornographique".

Elle renoue avec le succès en salles en 1999 en interprétant une esthéticiennes dans "Vénus beauté (institut)" de Tonie Marshall. Son interprétation lui vaut le prix d'interprétation à Venise pour "Une liaison pornographique".

Elle ne dédaigne pas de jouer dans des comédies comme "Absolument fabuleux," dans un rôle complètement déjanté.

Débordante d'activités, elle concilie aujourd'hui cinéma, théâtre et télévision. En 2002  elle incarne la mère de Léonardo Di Caprio dans le film "Arrête-moi si tu peux" de Steven Speilberg. Depuis 2002, elle enchaîne les tournages et les nouvelles collaborations avec des personnalités comme Claude Chabrol dans "La fleur du mal", Noémie Lvovsky dans "Les sentiments" et Thierry Klifa dans ."Une vie à t'attendre"

Quatre ans après "Selon Matthieu", sorti en salles en 2001, elle retrouve l'acteur et réalisateur Xavier Beauvois avec "Le Petit Lieutenant" qui lui offre le rôle d'un commandant de police revenu d'un drame familial et de l'alcoolisme. Sa prestation lui vaut le quatrième César de sa carrière et le son second trophée dans la catégorie « Meilleure actrice ».

Après dix ans d'absence au théâtre, elle crée à Vidy-Lausanne, en septembre 2006, "Zouc par Zouc", un entretien entre Zouc et Hervé Guibert, puis le joue au Théâtre du Rond-Point jusqu'au 30 décembre mais décide, contre toute attente en décembre 2007, d'annuler la tournée prévue en 2008 mettant dans l'embarras plus de 40 théâtres de France et de Belgique qu'elle indemnise d'ailleurs au vu du préjudice subi.

Elle tourne "Michou d'Auber" de Thomas Gilou où elle retrouve son compère Gérard Depardieu et "Mon fils à moi" de Martial Fougeron où elle campe une mère abusive (performance qui lui permet d'ajouter à son palmarès la Coquille d'argent de la Meilleure Actrice du Festival de San Sebastián 2006. Elle poursuit avec "Le Prix à payer" d'Alexandra Leclère où elle interprète une bourgeoise entretenue, victime de l'odieux chantage sexuel exercé par son mari patron joué par Christian Clavier.

En 2008, elle tient le haut de l'affiche du nouveau film de Tonie Marshall, "Passe-passe" aux coté d'Edouard Baer et Joey Starr et de l'adaptation cinématographique par Josiane Balasko de son propre best-seller publié en 2004, "Cliente". Son choix, clairement orienté vers l'éclectisme, lui permet d'alterner productions grand public et cinéma intimiste. Elle joue dans Les bureau de Dieu de Claire Simon. Le film est sélectionné lors de la 40ème édition de la Quinzaine des réalisateurs.

 Elle est promue Chevalier de la Légion d'honneur le 1er janvier 2009. Elle fuit les difficultés de sa vie dans "Ensemble, c'est trop", une comédie de Léa Fezar avec notamment Pierre Arditi, Jocelyn Quivrin, Eric Cantona et Aissa Maiga. Elle y joue une femme qui découvre que son mari l'a trompée et s'installe chez son fils mais la cohabitation va devenir un enfer pour la famille de ce dernier. On la retrouve à l'affiche de "Visage" de Tsai Ming-Liang aux côtés de Laetitia Casta et Fanny Ardant. La même année, le film est sélectionné en Compétition au Festival de Cannes.

Elle en retrouve ensuite les fantaisies et les joies dans De vrais mensonges de Pierre Salvadori, de nouveau aux côtés d'Audrey Tautou. Puis elle se retrouve pour la sixième fois à l'affiche d'un film avec Gérard Depardieu dans "Je n'ai rien oublié" de Bruno chiche

Elle est également une femme engagée pour la protection de la nature et des animaux. Elle est une amie fidèle du Dr Jane Goodall et membre de l'Institut Jane Goodall France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photos: Thierry Vaslot (A.C.R.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photos: Thierry Vaslot (A.C.R.)