Ciné-Zoom

 

La police new-yorkaise enquête sur deux meurtres d'homosexuels appartenant à la tendance sado-masochiste, qu'elle pense être dus au même tueur. Le capitaine David Edelson, chargé de l'affaire, propose à un jeune policier en uniforme, Steve Burns - qui possède les caractéristiques physiques des victimes - d'infiltrer la communauté gay. Comme il ambitionne de devenir "enquêteur", Steve, voyant la possibilité d'une rapide promotion, accepte, en dépit du danger qu'il encourt.
Installé dans un appartement de Greenwich Village, Steve fréquente toutes les nuits les lieux de rendez-vous homosexuels : bars, discothèques, boîtes de nuit, jardins publics.
L'assassin, habillé d'un blouson de cuir à pièces métalliques cliquetantes, porteur d'une casquette de motocycliste et le visage dissimulé derrière des lunettes de soleil, frappe par deux fois encore..

 

 

        

Notre avis : Un film qui fit sensation et polémique à l'époque. Ambiance angoissante, glauque et noire mette le spectateur mal à l'aise, comme ce flic qui lui pour résoudre l'enquête devra se mettre au diapason, afin d'être crédible, une fois plongé dans l'enfer du milieu qu'il infiltre... La musique participe aussi à tout cela, avec justesse. Après "French Connection" et "L'Exorciste", William Friedkin nous livre un thriller dérangeant et cela peut se comprendre, il ne fait pas dans la dentelle et décrit le milieu gay hard sado-maso, avec une certaine véracité. C'est pour les besoins de l'histoire... et cela en fait un polar atypique ! Un film culotté, mais pas sans intérêt, car il captive le spectateur, pour mener à l'aboutissement, pour résoudre ces crimes. Amputé, censuré, boycotté par une partie des activistes gays lors du tournage puis à l’occasion de ses multiples sorties, c'est aujourd’hui bien plus qu’une simple curiosité... A l’instar de son travail sur "French Connection" – de mettre en scène un polar, une pure fiction, à partir d’un arrière-plan réel : le milieu des bars « cuir » est dès lors posé comme toile de fond, et traité de manière quasi documentaire... En juillet 1979 débute le tournage très houleux. une partie de la communauté gay de New York s’enflamme et boycotte le tournage, sifflant au moment des prises de vue et usant de miroirs réfléchissants pour saper le travail du chef-opérateur. Dans ce film emblématique, Al Pacino est une fois de plus très crédible et imprégné par le personnage : un film que Al Pacino a voulu oublier ! Pour couronner le tout, les relations entre le réalisateur et sa vedette ne sont guère au beau fixe : Pacino renie le film peu après sa sortie et Friedkin l’estime, très sévèrement, comme « une erreur de casting flagrante »… Le film reste indélébile et qui veut peut le découvrir ! Gérard Chargé - 3 Zooms -