Avec aussi : François Damiens, Adèle Haenel, Paul Hamy, Corinne Masiero, Apollonia Luisetti, Fanie Zanini, Timothé Vom Dorp, Maxime Driesen, Jaime Da Cunha, Karim Leklou, Anne Le Ny…
L'histoire : Suzanne et Maria sont fusionnelles, elles vivent une enfance heureuse malgré l’absence de leur mère, décédée quand elles étaient encore toutes petites filles. Nicolas, leur père mène tant bien que mal la barque, à la fois aimant et maladroit, jusqu’au jour où Suzanne tombe enceinte. Arrive le petit Charly, la famille s’est agrandie. Les années passent, Suzanne rencontre Julien, un garçon un peu voyou, ils tombent éperdument amoureux... Elle partira avec lui, abandonnant tout derrière elle...
Notre avis :Suzanne est un formidable second film (après « Un poison violent ») d’une jeune réalisatrice. Une histoire qui se déroule sur 25 ans et qui raconte la famille : l'amour d’un père, d'une soeur, d'une fille, sur la difficulté de grandir sans mère, de devenir mère soi-même, d'aimer mais de rester libre. Des années d'errance, suite à l'abandon de son enfant, puis la prison, un chemin difficile, parsemé d'embûches avant que cette famille puisse se reconstruire, avant que le père, la fille et le petit-fils se retrouvent... C’est beaucoup, mais c'est toute la richesse de ce scénario. Un film émouvant, énergique, qui décortique le contexte social d'une famille comme tant d'autres. Deux formidables actrices et un François Damiens inattendu, dans un rôle inhabituel. Gérard Chargé- 3 Zooms -
Rencontre Ciné-Zooms Photos et Interview Vidéo de la réalisatriceet de Sara Forestier, au Renoir à Aix en Provence.
Katell Quillévéré « J’ai eu envie de faire ce film, suite à la lecture de livres sur les femmes d’ennemi public, et en particulier celui sur Jeanne Schreiber, une ex-compagne de Jacques Mesrine. « Suzanne » est nourrit par ce personnage de la vraie vie. J’ai aussi lu Albertine Sarrazin, qui m’a inspiré le personnage de Julien, qui n’est pas un voyou traditionnel, car je ne voulais pas montrer les clichés sur les bandits. Je trouve qu’il y a du positif dans cette histoire. » Interview Vidéo de la réalisatrice ci-dessous.
Sara Forestier « C’était un scénario très inspirant, c’est pour moi immédiat quand je fais la lecture d’un tel scénario. Il me nourrit de choses et de l’univers d’un metteur en scène, il me donne des tonalités, des couleurs : je lis entre les lignes et je vois si je trouve cela. Là, j’y ai trouvé des couleurs automnales. Des choses conscientes et des choses inconscientes qui font le lien entre l’auteur et le scénario. Mon personnage a un ailleurs en elle, un trou constant : cette sensibilité m’a parlé dès la lecture, il y a une douleur sourde en elle. Après j’intellectualise les choses et je les pose après avoir lu l’histoire, pour en faire un principe important pour le personnage, mais je me suis dit, ce qui serait vraiment bien dans le film, c’est cet ailleurs, cette mélancolie, ne vienne pas du tout avec ni la maturité, ni avec le drame qu’elle a vécu, mais avec quelque chose qui est là, qui est présent qui est beaucoup plus mystérieux que le phénomène des causes à l’effet. Que ce soit quelque chose qui soit lié intrinsèquement à ce quelle est. Après, ça se traduit par des couleurs, par des costumes, par des coiffures. Je suis très proche des coiffeurs, des maquilleurs et les habilleurs, car c’est vraiment un lien connecté avec un metteur en scène. Avec Katell, cela ne s’est pas passé énormément par la parole, parce qu’il y avait quelque chose de tellement évident, qu’on se comprenait sans avoir énormément de choses à se dire en fait. Sa sensibilité m’a tellement parlée au scénario, qu’il y a eu un truc, qui collait parfaitement entre nous. »